Réaction aux déclarations de KKB (2è partie)

"Le maire étant le nom européen du chef du village (...... ), pour qu’il y ait la cohésion et l’harmonie dans la cité, que dans chaque zone, ce soit des propriétaires terriens qui gèrent la mairie"

( publié par le site www.lebanco.com )

Comme je le disais dans la première partie, la Côte d'Ivoire à l'instar de la quasi-totalité des pays Africains, est une invention des colonisateurs Européens. Nous devons assumer les conséquences de leurs actions et décisions, ce qui ne s'avère pas du tout facile comme le témoignent tous les conflits que connaît l'Afrique et qui sont en grande partie due à cet héritage. Notre problème à nous en Afrique, c'est de ne pas reconnaître les causes profondes de nos problèmes, en particulier la nature ethno-tribale de notre organisation sociale.Il ya en Côte d'Ivoire plusieurs zones culturelles avec des populations qui ne partagent pas toujours la même vision de la société. Il ya des différences entre le sud forestier et les zones de savane plus au Nord. Pour des raisons que les ethnologues et les sociologues peuvent facilement mettre en évidence, certaines conceptions liées à l'autorité, à la notion d’étranger et à d'autres aspects de notre vie quotidienne ne sont pas perçues de la même manière. J'éviterai de rentrer dans des détails, je voudrais simplement relever que ce sont des éléments constitutifs de notre société. Personne ne détient le monopole du « bon » ou du « mauvais », chaque peuple a une manière différente de voir les choses. L'Afrique et encore moins la Côte d'Ivoire ne détient le monopole des divisons régionales ou ethniques même si ailleurs ces différences portent d'autres dénominations et sont parfois appelées « idéologies ». De l'Italie avec son Nord et son Sud à l'Espagne avec les Basques et les Catalans, en passant par les États-Unis avec ce qu'on appelle là-bas les « blues states » situés à l'est et à l'Ouest et les « red states » dans le Sud et le Centre, il y a de fortes odeurs de différenciation liée à l'appartenance régionale ou ethnique, diluées dans l'histoire de ces pays en prenant les formes et les dénominations qui sont reconnues aujourd'hui.Ce qui diffère dans ces pays par rapport au notre, c'est comment ces différences parfois très vives arrivent à être gérer sans déraper dans des guerres civiles et des tueries. Aux États-Unis, pays dans lequel je vis depuis une dizaine d'années, les divisions sont connues et reconnues, analysées et disséquées de telle sorte que tous les acteurs de la société en tiennent compte aussi bien dans leurs activités publiques que privées. Par exemple, il n'y a presque pas de campagne électorale lors des élections présidentielles dans les trois etats les plus peuplés à savoir la Californie, le Texas et New York, les équipes de campagne connaissant d'avance les positions des électeurs dans ces états.

Nous ne devons pas avoir honte de nos positions même si elles semblent tribales, c'est pour cela que j'ai dit que bien que ne partageant pas le point de vue de KKB, je ne le cloue pas au pilori et je respecte ses idées. J'aime souvent dire lorsqu'il m'arrive d'aborder ce thème dans une discussion, qu'il ne s'agit pas que nous nous aimions, mais de tout faire pour pouvoir vivre ensemble parce qu'il n'y a pas une autre alternative. La question qui se pose alors est de savoir comment faire vivre dans le même espace, sous les mêmes lois des personnes que beaucoup de choses divisent ?

Ce sera la troisième et dernière partie de ma réflexion.

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