Fonds Régional d’Aménagement Rural

FRAR ! Ce sont quatre lettres qui ont une signification importante pour une tranche de la population : celle qui a connu le régime du Président Félix Houphouët Boigny. Hélas, mille fois hélas, ce précieux outil qu’incarnent ces 4 lettres a disparu, classé dans les oubliettes de l’histoire.

Je n’ai malheureusement pas assez d’informations pour présenter l’origine de ce programme de l’État de Côte d’Ivoire qui ambitionnait d’améliorer les conditions de vie des personnes vivant en zone rurale.
C’est quoi le Fonds Régional d’Aménagement Rural (FRAR) ?

C’est une ligne budgétaire de l’État, gérée par le Ministère du Plan. Les fonds qui y sont logés sont mis à la disposition des zones rurales pour la construction d’infrastructures socio-économiques. Ils viennent en aide aux populations locales. Pour y accéder, toute communauté rurale devait faire une demande pour la réalisation d’une structure devant servir toute la collectivité. La structure technique l’analyse et une commission fait le choix en tenant compte des moyens disponibles, de la viabilité et de l’utilité du projet. Le financement de tout projet retenu comportait deux volets :

  1. Les fonds alloués par l’État
  2. La contribution des populations locales

La clé de répartition variait selon les régions. La part des populations était plus élevée dans les zones forestières que dans celles des savanes. L’État estimait que les populations vivant dans les zones forestières (en fait le sud) avait plus d’activités génératrices de revenus que celles vivant plus au nord, dans les zones de savane.

La caractéristique principale et importante de ce programme est que ce sont les populations bénéficiaires du projet qui en font la demande. C’est-à-dire que ce sont elles qui déterminent leurs besoins. Il en résulte qu’elles s’impliquaient dans la mise en place de l’apport local et dans le suivi de la réalisation. Une partie de la contribution locale peut se faire par un apport en nature. Ainsi, il était fréquent que l’apport des populations se fassent par leur main d’oeuvre, les matériaux disponibles dans la zone (le plus souvent sable et graviers). Ce qui venait en réduction à leur contribution financière.

Les projets retenus ne sont pas des projets sortis de nulle part et imposés aux populations. Je pense que ce type de mise en place d’infrastructures est adapté aux réalités du monde rural parce qu’il oblige les bénéficiaires à participer aux financements, ce qui les amène non seulement à mieux apprécier le projet, mais surtout à s’y impliquer et à se l’approprier. Choisissant, en accord avec les responsables de gestion des fonds les opérateurs économiques chargés d’exécuter les projets, les risques de sur-facturation et de commissions sont réduits. Toutes les infrastructures de mon village (Bandakagni Sokoura, s/p de Sandégué dans la région de Goutogo) sont le fruit des projets FRAR :

  • le centre de santé
  • la maternité
  • le marché
  • le bureau de poste
  • le foyer

C’est la nécessité de mobiliser les ressources locales qui a amené les membres de la diaspora à s’organiser en une mutuelle de développement en 1978.

Je me demande pourquoi ce mode de financement a été interrompu. Il serait bon que les autorités revisitent cette idée, quitte à l’adapter aux réalités d’aujourd’hui.

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