Les crises Ivoiriennes : la voie divine

Il y a quelques jours, je méditais sur le sort de la Côte d'Ivoire : comment en est-on arrivé là où nous sommes ? Après un bon moment de méditation, il m'a semblé qu'il existe une force invisible, très forte, irrésistible et je dirais même mystique; oui l y assurément une dimension divine dans la folle course de la Côte d'Ivoire vers son destin. En 1989, alors que la plupart des analystes politiques pensent que le régime du parti unique PDCI-RDA est proche de sa fin, une "voix divine" pousse le président d'Houphouet-Boigny à faire appel à une personne à laquelle personne ne pensait : le gouverneur de la BCEAO qui est appelé en urgence pour éteindre les braises et permettre au prince héritier de s'asseoir sur le fauteuil royal en temps opportun. C'est le début de la mise en œuvre de l’œuvre divine pour la Côte d'Ivoire avec en trame, le destin d'un homme. Cette voie divine devient le point commun à toute la tragédie de la Côte d'Ivoire. Tous ceux qui veulent le pouvoir sont hypnotisés, pétrifiés par cette force de la voie divine : ils ne voient plus rien, ils ne raisonnent plus ; ils deviennent comme cet individu, qui au détour d'un chemin, fait face à un animal féroce ; il ne peut avancer, ni reculer ; tout son esprit est tourné vers l'animal dont dépend sa survie.

Premier décor

Quand le prince héritier, arrive au pouvoir, il est pris dans la tourmente, enivré par la force "mystérieuse" qui le pousse comme une tempête, à détruire son propre régime. Quand il pense avoir encerclé la "force mystérieuse", il est incapable de voir "les jeunes gens" qui, comme un tourbillon, arrache le toit de la maison, mettant la nudité du prince au grand jour. Tout ce qui lui restait, c'était la fuite, pour cacher la nudité du regard des sujets.

Deuxième décor

Le Général, le diplômé de Saint-Cyr, arrive à la rescousse ; il est pris dans le tourbillon de la même "force mystérieuse". Alors que toutes les portes de la gloire lui sont offertes, il est lui aussi hypnotisé et perd le sens de la raison. Il signe un pacte du diable avec ses ennemis qui font tout pour qu'il se sépare de ceux qui assurent sa sécurité. Sans défense, et comprenant trop tard au moment où ceux qui l'ont convaincu d'être ses protecteurs enfonçaient sa dernière défense, il est balayé rapidement. Ce qu'il convient de noter ici, c'est que comme le prince, le général, emporté par la "force mystérieuse", n'a pu peut identifier ses vrais ennemis qu'après sa chute.

Troisième décor

L'intellectuel, l'historien arrache par des manœuvres "calamiteuses" le pouvoir ; encore une fois, le destin joue encore sa partition. La même tragédie qui a emporté les deux précédents régimes resurgit. Comme dans un film ou une pièce de théâtre, l'acteur joue sa partition ; le même aveuglement, le même entêtement, les mêmes erreurs ; comme si l'historien était incapable de lire l'histoire. Ici encore, l'acteur ne peut lire les réalités, il n'est pas maître de son propre destin ; il est emporté par une violente tempête. Que retenir ? Tout ce qui s'est passé n'est au final, que la résultante de ce qui est au-delà de nous, de nos forces, nos plans. Ce ne sont ni les errements de ceux qui ont accédé au pouvoir, ni la puissance de celui qu'ils considéraient comme leur ennemi : chacun jouait simplement sa participation comme une pièce de théâtre. Autant il est possible de relever les erreurs des tenants du pouvoir, autant il est facile de relever les faiblesses de leur adversaire.

Analyse

Juste une analyse pour expliquer comment cette force a aveuglé, inhibé la raison et guide les acteurs à leur propre perte. L'élection présidentielle de 2010, que ce serait-il-passé si les refondateurs n'avaient pas perdu leur sens de la raison ? Prenons le scénario suivant : Après le 1er tour, les refondateurs, élèvent des vives protestations sur le vote dans les zones CNO, contrôlées par les forces rebelles. Après le deuxième tour, ils récidivent tout en laissant la commission électorale opérer normalement. Ses représentants dénoncent les insuffisances de la commission centrale de la CEI. Le candidat LMP dépose des réclamations auprès du Conseil Constitutionnel selon les procédures de la loi. le Conseil Constitutionnel fait un travail selon les règles avant de proclamer les résultats. Elle reconnaît les requêtes du candidat LMP et annule les résultats dans les circonscriptions qu'elle aura choisies. Conformément à l'article 64 du code électoral, "Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble, il prononce l’annulation de l’élection".

Dans ce scénario, la loi est respectée et la communauté internationale aurait été dans l'embarras. Mais le destin étant tracé, cette approche n'a effleuré aucun esprit. Ce qui devait arrivé, arriva et personne n'y pouvait rien. C'est ma conclusion. Alassane est là par la volonté de Dieu car tout a été fait pour l'en empêcher. Ce ne sont point ses actions qui lui ont permit d'être là, c'est son destin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos commentaires sont le bienvenu

Fonds Régional d’Aménagement Rural

FRAR ! Ce sont quatre lettres qui ont une signification importante pour une tranche de la population : celle qui a connu le régime du Présid...