Pour une numériastion des transactions financières

S’il y a une chose qui m’écoeure et que je n’arrive pas à comprendre, c’est le problème de monnaie en Côte d’Ivoire. C’est un casse-tête permanent pour tous les Ivoiriens. Prendre un véhicule de transport en commun, effectuer un achat dans la boutique du quartier, faire ses emplettes dans les grands centres commerciaux, payer son ticket de parking à l’aéroport, c’est toujours la même chanson que l’on entend : pas de monnaie. Le pire, ce sont les banques. Eh oui ! Même les banques n’ont ni les pièces, ni les coupures de moins de 5000fcfa. Dans les cours que j’ai eu en finances, on m’a expliqué que la banque centrale détermine la quantité de billet à mettre en circulation sur la base des besoins de l’économie, les fabrique et les met à la disposition des banques commerciales qui à leur tour les rendent disponible à la population. Est-ce possible qu’il n’y ait pas d’économistes compétents dans la première économie de l’UEMOA pour estimer les besoins en monnaie ? Comment se fait-il que la BCEAO ne puisse pas régler ce phénomène qui persiste depuis si longtemps? A qui profite le manque de monnaie ? Sûrement pas à la population.

Si tant est que cette situation est difficile à résoudre, ne serait-elle pas une opportunité pour tourner résolument vers une solution sans argent physique ou à tout le moins le moins possible? Au fait, pourquoi les autorités financières ne prôneraient-elles pas au plan national et même au sein de l’espace UEMOA, la promotion d’une solution de numérisation des transactions ? Les technologies de l’information et des télécommunications offrent des solutions et sont une aubaine et une opportunité à saisir. En effet, avec les solutions de transactions financières par les téléphones mobiles, sur internet et avec les cartes à puces, il existe toute une panoplie de moyens adaptés aux différents besoins. Pour les opérations de tous les jours, la solution mobile est un moyen très approprié. Le téléphone mobile est présent dans toute la Côte d’Ivoire, des quartiers précaires d’Abidjan aux campements les plus reculés. Cela est un très grand avantage qu’il faut exploiter. Vivement que tous les acteurs du système financier y croient. La monnaie électronique est très possible et requiert simplement une bonne volonté en prenant certaines dispositions et mesures afin qu’elle rentre véritablement dans les meurs.

Le premier obstacle est la méfiance ; pour le lever, il faut créer un environnement de confiance pour rassurer tous les utilisateurs en mettant en place un cadre réglementaire qui garantisse les transactions et offre un moyen de gestion des réclamations et des conflits à l’instar de ce qui existe déjà au niveau des transactions bancaires classiques.
Le deuxième obstacle est l’impossibilité de faire des opérations inter-opérateur. En effet, il est impossible de transférer de l’argent par exemple d’un compte Orange Money vers MTN Mobile Money et vice-versa. Il est indispensable de permettre ce type de transaction.En outre, un usage courant requiert un moyen de traçabilité des transactions, la possibilité d’avoir un relevé, de donner une description à la transaction, ce qui facilitera une meilleure compréhension et surtout leur comptabilisation.

Il est temps, grand temps d’aller vers le 21è siècle, il est temps de sortir de cette situation inconfortable qui fait perdre régulièrement des ventes à des opérateurs économiques et de l’argent à la population (c’est tellement fréquent de laisser à la caisse le change de 25, 50 ou plus faute dit-on de monnaie ; Il m’est arrivé à plusieurs occasions de renoncer à un achat simplement parce que le commerçant dit qu’il n’a pas de monnaie) . La monnaie électronique est à nos portes, tirons-en profit.

Par Abahebou Kamagate
Ingénieur à la retraite
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