Et si on supprimait les élections présidentielles en Afrique


L'église Catholique vient d'élire son nouveau chef, le pape François par une procédure qui a fait appel à un collège électoral. Cela m'a fait penser aux élections présidentielles Africaines qui ont causé tant de dégâts dans de nombreux pays avec les dernières plus sinistres en Côte d'Ivoire en 2010 et au Kenya en 2008. Je me suis posé la question de savoir si cette expérience de l'Eglise ne pouvait pas nous inspirer à penser autrement nos élections.

En effet que valent des élections qui aboutissent à la guerre et au désordre engendrant une plus grande paupérisation de la population, à une plus grande déchirure de la cohésion sociale ? Que signifie une élection supposée apporter la démocratie quand les votes sont automatiquement alignés sur l'appartenance ethnique ? Qu'apporte une élection à un pays qui n'est pas capable de la financer lui-même et doit faire appel à des partenaires externes et crier ensuite à l'ingérence ? En en mot, les élections présidentielles Africaines ont-elles amélioré la démocratie, la bonne gouvernance et de façon plus générale la vie des populations ? Le Juriste Congolais Alexis Bouzibou écrit dans le Cercle de réflexion pour des idées nouvelles1 : « En définitive, pour mettre un terme aux mascarades électorales, aux falsifications des listes électorales, aux fraudes massives, aux commissions électorales qui sont loin d’être « indépendantes », et à la manipulation du suffrage universel constatée ici ou là, l’élection présidentielle en Afrique mérite d’être revisitée. Sa suppression, voire son remplacement par un autre mode de désignation du président, épargnerait sans conteste à l’Afrique des violences et des drames inutiles. »

La question est posée ! Alors, pourquoi ne pas revisiter le mode de désignation du président, voir la nature de la fonction. Certains trouveront la question saugrenue mais signalons que le président de la république est élu par les députés en Afrique du Sud, par un collège électoral aux Etats-Unis pour ne citer que ces deux pays. Le rôle du président est complètement différent dans les pays ayant un système parlementaire comme le Royaume Uni ou la République Fédérale d'Allemagne. Je ne pense pas que ces pays soient moins bien lotis que les nôtres.

Les élections présidentielles coûtent chères aussi bien aux contribuables qu'aux candidats. Ce sont des milliards de Fcfa qui ont été engloutis dans la dernière élection en Côte d'Ivoire pour les résultats que l'on sait : des morts, des morts, des destructions, des handicapés physiques et psychologiques à vie. Sans avoir des chiffres, en regardant simplement les activités de campagne des principaux candidats, il est très aisé de déduire que les campagnes de Ms Ouattara et Gbagbo ont coûté plusieurs milliards de Fcfa. Si on sait que le camp LMP s'est servi directement ou indirectement dans les caisses de l'Etat, peu de personnes savent la source des fonds du RDR. C'est un autre débat, le financement des campagnes et la source des fonds. Pour paraphraser un dicton populaire, « dis-moi comment tu finances ta campagne, je te dirai comment tu gouverneras ». Ces fonds n'auraient-ils pas pu être mieux utilisés dans des projets de développement ?

Je pense humblement qu'à défaut de revenir à un système parlementaire, ce qui pour moi serait mieux, il faudrait peut-être s'inspirer du mode Sud-Africain. Il n'y a pas d'idéal, chaque méthode à ses avantages et ses inconvénients. Mais s'il est possible de réduire la violence et les coûts, ce serait déjà quelque chose de positif.

Lettre ouverte au Prof PAUL YAO N'DRE (Ancien président de la Cour Constitutionnelle de la Côte d'Ivoire)

Tout d'abord je vous prie de m'excuser d'user de cette voie pour m'adresser à vous ; ne sachant comment vous joindre, il me semble que ce soit la meilleure voie qui s'offre à moi.

Depuis le décès de son premier président feu Félix Houphouët Boigny, la Côte d'Ivoire est passée de soubresaut en soubresaut. Elle a vécu à la fin de 2011 et au début de 2012 les périodes les plus troubles de sa jeune histoire par ce qu'on a appelé « la crise post-electorale ». Vous y avez occupé une position très particulière. Tous ceux qui ont suivi les péripéties de ces folles journées qui ont suivi le deuxième tour de l’élection présidentielle se souviennent et se souviendront encore longtemps de vous. Vous avez joué le rôle - ô combien difficile - de l'arbitre. Vous avez usé des acrobaties les plus insolites pour pouvoir déclarer successivement deux présidents élus. J’imagine que vous avez dû passer des moments difficiles pour pouvoir dire une chose et son contraire. Bref, votre nom sera gravé à jamais dans l'histoire juridico-politique de la Côte d'Ivoire.

Il y a des faits qui s’inscrivent de façon indélébile dans l’histoire des peuples et des nations et cette période en fait partie pour la Côte d'Ivoire. La vie des nations a ses hauts et ses bas ; il appartient à chacune de les analyser et d'en tirer les conséquences. Certains peuples les utilisent comme des opportunités pour influencer positivement leur avenir. Je souhaite que le peuple de Côte d'Ivoire, dans toute sa diversité et quelque soit le bord politique, soit de ceux-là.

Professeur Yao N'Dre, vous avez été au centre de ce que vous conviendrez sûrement avec moi d'appeler un scandale politico-judiciaire. Vous avez vécu des choses que vous seul savez ; et je suis persuadé que vous en avez tiré beaucoup de leçons. Vous venez d'acquérir un savoir à ce que feu Houphouët-Boigny appelait l’école de la vie ; ce sont ces connaissances qu'il est impossible d'acquérir au sein d’une université, ni au cours de l’une de ces nombreuses rencontres universitaires que sont les symposiums, colloques et autres dénominations. Aujourd’hui vous comprenez plus que tout autre juriste de ce monde les relations entre les pouvoirs politiques et judiciaires et les conséquences d'une inféodation du deuxième au premier. Après tous ces moments difficiles, que pouvez-vous ou que pensez-vous faire maintenant ?

Je ne sais pas si vous êtes en Côte d'Ivoire ou à l'extéroieur, mais vous servirez véritablement la Côte d'Ivoire et la cause pour laquelle vous vous êtes engagés en politique en étant parmi vos siens. Êtes-vous toujours enseignant à l'université ou avez-vous déjà fait prévaloir votre droit à la retraite, privant ainsi la jeunesse de votre expérience ?

Néanmoins, quelque soit votre décision, vous devez méditer sur ce récent passé pour voir comment l'utiliser comme moyen dans des actions futures ; et la Côte d'Ivoire vous sera reconnaissante si vous vous engagé résolument à la recherche de solutions profondes au drame que le peuple a vécu et continue à vivre les soubresauts.

Il faut avoir le courage, la détermination et la modestie des grands hommes qui acceptent de faire face aux défis de la vie, même dans les moments les plus difficiles. La réussite de demain est parfois le fruit de l'échec d'hier. C'est au regard de cette réalité de la vie que je voudrais humblement m'adresser à vous en vous demandant de faire profiter aux autres juristes, politiciens, étudiants et autres décideurs de cette expérience atypique dans votre vie. Comment ? Sans honte et sans faux fuyant, vous pouvez entreprendre des actions sur deux axes : La première action devrait être de parler de ce qui s'est réellement passé pendant ces semaines au cours desquelles vous avez déclaré deux présidents élus. Cela, j'en suis persuadé vous libérera, libérera les Ivoiriens et éclairera les amis de la Côte d'Ivoire . Le fardeau le plus lourd pour un être humain est celui qui est interne, ancré en soi-même dans la plus profonde intimité. Ce poids qui peut ôter à toute personne son affabilité, son éloquence et son amabilité, bref qui peut l'emmener à devenir une autre personne. En parler avec les autres peut aider à s'en débarrasser. Je ne peux pas savoir comment vous avez vécu ces moments, ni comment vous vous êtes senti après. Je pense tout simplement que pour le professeur émérite que vous êtes, pouvoir nier la loi et se dédire ensuite, n'est sûrement pas commode. Savoir que votre décision, si elle n'est pas la véritable cause des troubles, a été cependant celle qui aura mis la poudre au feu. Votre conscience devrait la supporter difficilement au regard des milliers de victimes de tous les bords et de la destruction qu'elle a engendré. Cette action de vérité, si vous pouvez l'entreprendre, peut être la transparence et l’honnêteté desquelles peut jaillir la lumière pour une Côte d'Ivoire nouvelle réconciliée avec elle-même.

La deuxième action serait de formaliser et de pérenniser vos actions à travers une organisation dont la mission première et principale sera de mettre l'accent sur le rôle de ceux et celles qui à qui il incombe de dire le droit. Cette organisation servira de levier pour faire des réflexions, études et recherches relatives aux relations entre le judiciaire et le pouvoir spécifiquement en Afrique où les données culturelles fortement influencées par les relations ethnico-regionales entre les différentes composantes de la société rendent difficiles l'application de la démocratie au sens occidental. Je ne vais pas ouvrir ce chapitre ici sur la pratique démocratique en Afrique et les raisons de sa fragilité comme l'exemple du Mali le démontre car ce n'est pas le point focal de ma réflexion.

Par le biais de cette structure, vous pourriez enrichir la compréhension de la population sur la pratique du droit dans le contexte politique tel que celui de la Côte d'Ivoire. Cela permettra aussi et surtout d'influencer la jeunesse, c'est-à-dire les dirigeants de demain sur les dangers et les enjeux que constituent les relations complémentaires et en même temps antagoniques du couple pouvoir politique et pouvoir judiciaire.

Je suis persuadé que vous serez très utile à la Côte d'Ivoire et aux Ivoiriens et pourquoi pas à toute l'Afrique si vous arrivez à faire du malheur de la Côte d'Ivoire une opportunité pour exorciser l'avenir



Par Abahebou Kamagaté,
Ingénieur en Génie électrique,
Activiste et acteur de développement communautaire

Etre à la mode et en souffrir ; pourquoi ?


Il ya des choses que j'ai du mal à comprendre; chaque fois que je suis dans les rues de New York, je me pose toujours les mêmes questions sur ce que je vois :
  • je regarde des jeunes gens qui, pour pouvoir maintenir leurs pantalons sous les fesses, sont obligés de marcher de façon très particulière et pas du tout à l'aise
  • je regarde des dames jeunes et parfois moins jeunes, presqu'incapables de marcher tellement les chaussures qu'elles portent les font ressembler aux acrobates Zaouli ; j'en ai même vu qui qui n'en pouvaient plus et n'ont eu d'autre choix que d'enlever leurs chaussures
Alors je m'interroge sur l'esprit de l'être humain ; qu'est-ce peut pousser une personne à se mettre dans une situation qui la fait souffrir tout simplement pour être à la mode  ? Faut-il s'auto-flageller pour se faire plaisir ? Moi je ne comprends pas.

Fonds Régional d’Aménagement Rural

FRAR ! Ce sont quatre lettres qui ont une signification importante pour une tranche de la population : celle qui a connu le régime du Présid...