Chronique de mon voyage en Côte d'Ivoire : 3è partie

Dans cette troisième partie de mon récit de voyage en Côte d'Ivoire, je vais parler des choses qui m'ont le plus marqué. Je vais en parler pêle-mêle.

Pour celui qui a parcouru Abidjan avant le changement de régime, la première chose qu'il remarque dès ses premiers jours à Abidjan, c'est l'amélioration sensible de l’état des routes. Plusieurs voies ont été réhabilitées et de nouvelles ouvertes dans presque tous les quartiers. J'en ai vu à Cocody, à Abobo, à Yopougon.

J'ai été aussi au village ; le tronçon Akoupé /Agniblékoro de la route nationale qui va d'Abidjan à Bouna a perdu tout son bitume ; c'est un véritable cauchemar pour les usagers. Quand à mon village, il est presque enclavé, la piste qui le liait au chef de lieu de la sous-préfecture est complètement impraticable. Les véhicules de transport commun déposent les passagers à plus de cinq km, là où la route est encore praticable.

Pour la première fois depuis bien longtemps, on aperçoit plusieurs grues qui s'élancent dans le ciel d'Abidjan comme pour dire aux Ivoiriens que le temps du réveil est arrivé et qu'il faille se tourner vers l'avenir. Oui j'ai vu des grues sur le chantier du pont Henry Konan Bedié, sur la rue du commerce au Plateau et à d'autres endroits. Cela ressemble à un retour de l'immobilier commercial et est vraiment encourageant.

J'ai passé de longs moments dans les interminables embouteillages dans les rues d'Abidjan. Ils résultent plus du mauvais comportements des conducteurs que du nombre de véhicules. J'ai observé à plusieurs reprises des conducteurs utiliser toutes les voies qui leur étaient accessibles : trottoirs, voies cyclistes et piétons, voies inverses. Les feux tricolores, lorsqu'ils existent et sont fonctionnels ne sont pas respectés en plusieurs endroits, parfois sous le regard passif et indolent de policiers en charge de la circulation.

J'ai été confronté au problème de monnaie : les commerçants n'en ont presque jamais y compris les grands magasins comme Sococé aux Deux-Plateaux ; le plus étonnant, ce sont les banques. J'ai fait plusieurs fois des retraits à la SGBI où j'ai mon compte ; et toujours la même chanson : il n'y a pas de petites coupures (500f, 1000F) . Je ne suis pas financier et je souhaiterais que quelqu'un puisse m'expliquer et me convaincre que la BCEAO est incapable de fournir les billets et pièces dont le marché a besoin.

J'ai constaté le retour des trottoirs sales et les égouts nauséabonds après le travail herculéen qui avait permis de rendre la ville propre en 2011. La réalité est que tant que les populations auront l'habitude de tout jeter dans la rue, la ville sera sale. Un peu d'effort pour faire de l'éducation sur l'hygiène publique ne serait pas de trop.

Il ya encore des choses que j'ai pu relever, mais je m'arrête sur ces lignes qui constituent ma conclusion sur ce qu'est la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui qui essaie tant bien que mal de se réveiller de son agonie de plus de 10 ans. Pour celui qui a connu la Côte d'Ivoire avant le changement de régime, il est abasourdi par le travail effectué au niveau des infrastructures en moins de trois ans. Pour celui qui y arrive pour la première fois, il trouve tout simplement que tout est à faire car ce qui est fait est tellement insignifiant au regard de ce dont le pays a besoin pour être émergeant.

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